Retour sur la libération des otages au Liban

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Le détournement d’un avion de ligne koweïtien, par des extrémistes musulmans chiites, a compliqué les négociations secrètes pour la libération des otages français à Beyrouth, alors que les responsables gouvernementaux pensaient qu’ils étaient sur le point de réussir.

Les trois otages français à l’époque, ont pris une importance politique supplémentaire alors que la France se dirige vers les élections présidentielles des 24 et 8 avril. Les deux principaux candidats sont le président François Mitterrand et le Premier ministre Jacques Chirac. Le gouvernement a la responsabilité directe des négociations de prise d’otages.Des sources bien informées ont déclaré que le Jihad islamique était également lié au détournement de l’avion de ligne koweïtien, qui a débuté le 5 avril et a conduit le Boeing 747 en otage en Iran, à Chypre et en Algérie.La principale revendication a été la libération de 17 hommes condamnés dans le cadre des attentats terroristes de 1983 contre les ambassades américaines et françaises au Koweït.En plus des menaces sur la vie des passagers restants à bord de l’avion, le Jihad islamique a menacé d’exécuter des otages occidentaux à Beyrouth si l’avion de ligne détourné est pris d’assaut.

Jean-Charles Marchiani, un acteur clé de la libération des otages

Les tentatives françaises de libérer les otages ont été troublées par les tensions entre le Hezbollah et Amal, l’autre principal groupe musulman chiite au Liban. En coordination avec les forces syriennes au Liban, la milice Amal a tenté de réaffirmer son contrôle des zones contestées, créant ainsi des conditions de sécurité qui rendent particulièrement difficiles les contacts avec les responsables du Hezbollah.

Des spécialistes français du terrorisme ont déclaré que l’équipe de négociation de Chirac, après plusieurs mois de contacts, avait estimé qu’elle avait convaincu les autorités de Téhéran d’organiser la libération d’au moins un otage. Mais même avant le détournement d’avion, les responsables iraniens ont eu des difficultés à persuader le Jihad islamique au Liban de se conformer.Le principal obstacle a été la demande du Jihad islamique de libérer les 17 prisonniers au Koweït.

Le négociateur français le plus actif, Jean Charles Marchiani, ancien agent du renseignement proche du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua, a été un acteur clé dans la libération de deux otages français le 27 novembre dernier.

La libération des deux otages, les journalistes Jean-Louis Normandin et Roger Auque, a conduit Chirac à prédire que les relations françaises avec l’Iran pourraient être améliorées et que l’influence iranienne « devrait permettre le retour à la liberté des otages encore détenus ». En tout, Chirac a obtenu la libération de sept otages français depuis son arrivée au pouvoir en mars 1986 et depuis qu’il a commencé à chercher la réconciliation avec l’Iran.

 

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