Dès la rentrée 2018, trois des sept facultés d’île de France vont expérimenter la suppression du redoublement en première année de médecine. L’année dernière, la plate-forme APB était montrée du doigt pour plusieurs raisons. L’une d’entre elles : les candidats « en attente » à l’entrée de la première année des études de santé (Paces). Cela donnait suite à un tirage au sort, donc l’algorithme n’était pas dévoilé.
Avec Parcoursup, les règles ont changé. En effet, la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur a permis la suppression du tirage au sort (méthode jugée peu scrupuleuse) dans les filières où la demande était plus nombreuse que la capacité d’accueil, d’autres interrogations sont survenues dans la tête des prétendants aux études de médecine.
D’après un arrêté publié au Journal Officiel ce 31 mai, quatre universités vont expérimenter la fin du redoublement en Paces dès la rentrée 2018. Dont trois Parisiennes : Sorbonne Université, Paris-V — Descartes, Diderot et Paris-VII.
La filière santé sert de cobaye
Depuis 2013, le gouvernement et ses équipes interviennent dans le cadre des expérimentations dans la filière santé, dont l’objectif est de trouver des solutions à cette première année de Paces très sélective. Notons que le numerus clausus étant tellement bas comparé aux candidats du concours, plus de 80 % de ces derniers sont écartés. Certains faisaient le choix de redoubler, d’autres d’abandonner, par peur de prendre encore une année de retard.
Désormais, les étudiants de cette future Paces ne pourront plus redoubler à la fin de la première année.
Ceux qui auront la moyenne aux examens, mais sans atteindre le numerus clausus pourront poursuivre directement dans une deuxième année de licence. Par la suite ils auront la possibilité de retenter le concours final (via un dispositif « Alter-Paces ») pour rejoindre leurs anciens camarades en études de médecine. 30 % des places du numerus clausus seront offertes à ce niveau. Ces élèves auront donc validé une deuxième année de licence, et réintégreront la formation médecine.
Prévenir… pour mieux guérir
Les étudiants d’île de France peuvent donc choisir entre une université proposant la nouvelle formule, ou l’ancienne. Sur Le Monde, la mère d’une lycéenne candidate témoigne : « C’est peut-être une bonne chose, mais on ne fait pas ça comme ça, en loucedé, sans donner aucune information. On nage en plein floue, avec un double stress à Paris : en plus du nouveau système de sélection de Parcoursup, où l’on n’est pas sûr d’être pris dans les facs demandées, il y a cette inconnue autour du redoublement, alors qu’on n’est pas du tout au courant de comment va se passer cette année de transition. »
Le ministère, de son côté, affirme que l’information a été diffusée très largement, notamment aux Journées Porte Ouvertes des établissements dispensant les formations. En cette année de transition vers un nouveau système, le ministère s’est engagé d’augmenter le numerus clausus, pour permettre aux nouveaux arrivants d’avoir des chances, face aux redoublants. L’arrêté de cette augmentation devrait être publié dans les mois à venir.