Coronavirus: Jacques Sun critique la xénophobie à l’encontre de la communauté asiatique de France

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PARIS – La France a annoncé son sixième cas du nouveau coronavirus autrement appelé covid 19 et a rapatrié un avion de ses citoyens de la ville chinoise de Wuhan, frappée par le virus. Les membres de la communauté asiatique se sent discriminée. Jacques Sun du CRAAF raconte.

Face à la xénophobie, un nouveau hashtag

Tout comme le coronavirus se propage, les préjugés semblent également se répandre. Au Japon, en Corée du Sud et en Italie – et maintenant en France. Le hashtag français #JeNeSuisPasUnVirus – I Am Not A Virus – était à la mode sur Twitter. 

Un Chinois interviewé sur la chaîne française BFMTV – son visage caché pour ne pas être reconnu – a décrit sa sortie d’un gymnase parisien et son accostage par des adolescents, qui ont ri et ont dit : « Il y a un coronavirus qui arrive ». 

Les Chinois ne sont pas les seuls à être visés. Un reportage sur les médias sociaux décrit une femme vietnamienne rejetée par son entourage. D’autres Asiatiques de l’Est disent que leurs compagnons de voyage dans les transports publics s’éloignent d’eux ou leur mettent des foulards devant le visage.

Jacques Sun, Président du CRAAF (Conseil Représentatif des Associations Asiatiques de France), a déclaré que le coronavirus donnait une expression au racisme latent. 

Le fait qu’un journal français, Le Courrier Picard, ait publié en couverture dimanche dernier le titre « Alerte jaune » et intitulé un éditorial « Un nouveau péril jaune » n’a pas aidé. Le journal s’est rapidement excusé, disant que le geste était involontaire, mais le mal était fait. 

Tout ceci intervient après que la France ait signalé une recrudescence des actes racistes et xénophobes en 2019 – en hausse de 130 % par rapport à l’année précédente. Si l’accent a été mis sur les Juifs et les musulmans, les Chinois de souche ont également été visés ces dernières années. La ligne de conduite du gouvernement est la tolérance zéro en matière de discrimination.

Jacques Sun parle des manifestations des communautés asiatiques de France

En 2016, la communauté asiatique de France, notamment à Paris, a organisé des manifestations après qu’un Chinois ait été tué dans la banlieue parisienne par trois hommes qui tentaient de voler le sac de son compagnon. Ce n’était pas la première attaque – et Jacques Sun affirme que ce n’est pas la dernière. 

Il affirme que le même préjugé derrière ces attaques passées contre la communauté chinoise – parce qu’elle est stigmatisée comme étant riche et travailleuse et donc de bonnes cibles à voler – est observé aujourd’hui avec le coronavirus.

Des discriminations profondément enracinées

« Cette mobilisation s’inscrit dans un mouvement plus large. Les jeunes asiatiques sont sensibilisés à la question des stéréotypes et du racisme anti-asiatique en France depuis au moins 3 ou 4 ans. La première très grande manifestation a eu lieu en 2016, après la mort de Chaolin Zhang ».

Le migrant chinois, 49 ans, a été battu à mort en 2016 par des jeunes criant des insultes racistes dans une banlieue parisienne. Ils croyaient qu’il avait sur lui de grosses sommes d’argent – un cliché récurrent de la communauté chinoise – mais n’ont trouvé que des bonbons et des cigarettes.

« Aujourd’hui, de nombreux jeunes se mobilisent pour dénoncer les stéréotypes et les clichés sur les Chinois comme des personnes discrètes, voire fragiles et riches. Depuis la propagation du nouveau coronavirus, des réactions anti-asiatiques et anti-chinoises sont apparues dans les médias français, mais aussi dans les médias internationaux, au Canada, en Angleterre, etc. Et face à ce racisme, les jeunes ont partagé leurs expériences et exprimé leur colère sur les réseaux sociaux », a déclaré Jacques Sun.

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