A partir de quel poids peut-on faire un bypass gastrique ?

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Pour perdre du poids, les personnes en situation d’obésité morbide peut recourir à une chirurgie bariatrique. Cela consiste à modifier le fonctionnement du système digestif afin de générer une perte massive de poids. Plusieurs techniques existent dont le bypass gastrique.

En quoi consiste le bypass gastrique ?

Le bypass gastrique est une chirurgie qui vise à court-circuiter le circuit alimentaire. Le chirurgien commence par réduire la taille de l’estomac en ne gardant qu’une toute petite poche dans sa partie supérieure. Pour ce faire, il va procéder à un agrafage de l’estomac afin de séparer la petite poche en contact avec l’œsophage de la grande partie qui reste. La petite poche est ensuite reliée directement à l’intestin grêle. Un raccordement entre l’anse biliaire et l’anse alimentaire créée est ensuite réalisée pour reconnecter la grande poche de l’estomac. 

Quel est le principe de fonctionnement du bypass ?

Grâce au court-circuit réalisé, le circuit alimentaire du patient est totalement dévié. La nourriture consommée passe directement de la petite poche à l’intestin grêle. L’organisme ne peut donc plus y puiser la graisse ou le sucre qu’elle contient. De plus, comme l’estomac réceptif est désormais restreint, le patient se rassasie très vite, la poche se remplissant rapidement. Il va alors consommer moins qu’auparavant sans ressentir de la frustration.

Ce mode de fonctionnement permet une perte de poids importante puisque :

  • la quantité de nourriture avalée est réduite ;
  • l’organisme ne puise plus les calories contenues dans l’alimentation ;
  • la majorité des hormones de la faim, la ghréline, se trouvant dans la grande poche court-circuité, le patient n’aura plus autant faim.

En quelques mois, les résultats sont donc probants, mais attention, le bypass n’est pas autorisé à tous les patients obèses.

Qui peut subir un bypass gastrique ?

Le bypass gastrique nécessite une intervention lourde d’une durée moyenne d’une heure et demie. L’hospitalisation est également beaucoup plus longue puisque cela peut aller jusqu’à une semaine. Après l’intervention, le patient commence à perdre du poids dès le premier mois. Cela se poursuit ainsi pendant les mois à venir et au bout d’une année, il peut perdre jusqu’à 70 % de son excès pondéral.

Durant toute cette phase, le patient bénéficie d’un suivi médical et rigoureux de différents spécialistes dont un nutritionniste. Cet encadrement est essentiel, car le patient doit apprendre de nouvelles habitudes alimentaires.

De plus, comme le nouveau circuit alimentaire engendre de nombreuses carences dues à une malabsorption et une restriction, il doit être suivi par un médecin.

Du fait de ces impératifs, le bypass n’est autorisé qu’à certaines personnes à savoir :

  • celles dont l’IMC (Indice de Masse Corporelle) est égal ou supérieur à 40. Ce chiffre équivaut au seuil d’obésité morbide ;
  • celles dont l’IMC se situe entre 35 et 39,9, mais qui souffrent de problèmes de santé à cause de leur poids. On peut notamment citer l’hypertension artérielle ou encore le diabète ;
  • celle qui n’arrivent pas à perdre du poids ou à maintenir un poids stable grâce aux exercices physiques et à une alimentation saine.

Outre ces conditions, une évaluation psychologique et médicale détermine aussi la faisabilité de l’intervention chez un patient. Cette étape est réalisée avant toute prise de décision.

L’évaluation médicale vise à déterminer si l’état de santé du patient lui permet de passer sous le bistouri. Les chirurgiens vont analyser les médicaments que vous prenez, vos habitudes alimentaires et vous feront faire des examens en laboratoires. Même lorsque vous remplissez les conditions citées plus haut, mais que vous souffrez d’une maladie incompatible avec cette chirurgie, le bypass ne pourra pas avoir lieu.

L’évaluation psychologique vise à déterminer si le patient est psychologiquement prêt à subir l’intervention. Il lui faut comprendre que c’est une opération lourde dont les suites opératoires seront longues. Les spécialistes tenteront aussi d’écarter d’éventuels problèmes psychologiques. En effet, si le patient est dépressif, sujet à des troubles anxieux, fait des crises de boulimie ou abuse de substances illicites, il peut être difficile de maintenir les résultats du bypass sur le long terme. Ces problèmes ne sont pas réellement un frein à l’intervention, mais si le cas est grave, le chirurgien se tournera vers d’autres alternatives.

Une fois l’estomac court-circuité, il n’y a plus de possibilité de faire marche arrière. Il est donc important de bien y réfléchir et de se préparer aux suites opératoires. Il faut également faire preuve de patience, car même si à terme, la perte de poids est énorme, cela se fait petit à petit.

La bonne nouvelle c’est que contrairement à la gastroplastie, le bypass gastrique n’engendre que rarement des vomissements. De plus, comme le patient est encadré par un  nutritionniste, il lui est plus facile d’adopter un nouveau régime alimentaire. Cela se compose souvent de trois repas par jour pour deux collations. Toute forme de grignotage est par contre interdite.

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